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La Commission ouvre une enquête approfondie sur la proposition de réglementation du marché de gros de l’accès mobile en Tchéquie

Le 30 janvier, la Commission européenne a ouvert une enquête approfondie sur le projet d’analyse de marché de l’autorité réglementaire nationale tchèque (CTU) concernant la réglementation du marché de gros de l’accès aux services mobiles en République tchèque.

En 2019, la Commission avait déjà fait part de ses préoccupations et avait formulé des observations sur l’évaluation initiale par l’UTC du test dit des trois critères en tant que première étape pour (ré) réglementer le marché tchèque de gros de l’accès mobile. Les observations de la Commission indiquaient également que la constatation d’une puissance de marché significative (PSM) conjointe sur ce marché serait plutôt improbable. En vertu du code des communications électroniques européen (ci-après le «code»), le CTU était censé tenir le plus grand compte des observations de la Commission.  

À la fin de l’année 2021, la CTU a de nouveau notifié un nouvel examen de ce marché et a proposé de désigner tous les opérateurs de réseaux mobiles (à savoir O2, T-Mobile et Vodafone) comme puissants sur le marché communs. La Commission a ouvert une enquête de phase II sur: la proposition d’évaluation des trois critères et la constatation conjointe d’une PSM. À la suite d’une nouvelle enquête approfondie, y compris en demandant et en analysant les observations des tiers et en tenant le plus grand compte de l’avis de l’ORECE, la Commission a adopté une décision de veto, exigeant de l’UTC qu’elle retire la mesure conformément au code.

À la suite de la décision de veto de la Commission, le CTU a modifié le projet de mesure, mis à jour les données de marché et consulté à nouveau les acteurs du marché. Le CTU a toutefois conservé la plupart des éléments figurant dans son précédent projet de mesure et l’a notifiée le 29 décembre 2022. Sur la base des données de l’UCT, la structure globale du marché n’a toutefois pas changé depuis l’évaluation précédente de la Commission.

L’accès et le départ d’appel sont des services que les opérateurs de réseaux mobiles (ORM) fournissent à eux-mêmes et à d’autres ORM ou aux opérateurs de réseaux mobiles virtuels (ORMV) hébergés sur leurs réseaux. En effet, ces services peuvent également être fournis à d’autres ORM qui disposent de leur propre réseau et de leurs propres droits d’accès au spectre, mais d’un réseau encore sous-développé (par exemple, en raison d’une entrée tardive sur le marché ou d’une décision commerciale de s’appuyer sur cette itinérance nationale dans certaines zones, plutôt que de déployer son propre réseau).

La CTU propose de nouveau de désigner trois ORM (à savoir O2, T-Mobile et Vodafone) comme puissants sur le marché de gros de la téléphonie mobile et, par conséquent, d’imposer des obligations réglementaires à ces trois opérateurs, qui sont les seuls ORM sur le marché tchèque.

Dans sa lettre faisant état de doutes sérieux, la Commission ne remet pas en cause la possibilité d’améliorer les conditions de concurrence également sur le marché tchèque de la téléphonie mobile. Toutefois, à ce stade de la procédure, la Commission considère que le CTU n’a pas fourni d’éléments de preuve suffisants pour démontrer l’existence d’une position dominante conjointe des trois ORM. En particulier, le CTU n’a pas démontré comment les trois ORM peuvent s’engager dans une stratégie commerciale commune, malgré les asymétries existantes dans leurs positions sur le marché, y compris les parts de marché de détail et de gros, le partage des réseaux entre les deux (plus grands) ORM (d’où leurs différences en matière de structure des coûts et d’incitations à l’investissement) et les différentes conditions réglementaires imposées à un seul d’entre eux (O2, qui est déjà tenu d’accorder l’accès aux opérateurs éligibles sur la base des coûts).

La Commission a donc de sérieux doutes quant à la compatibilité des projets de mesures concernés avec le droit de l’UE et estime nécessaire d’ouvrir une enquête approfondie.

La Commission dispose de deux mois pour examiner plus avant les projets de mesures et les éléments de preuve qui y sont présentés, en étroite coopération avec l’ Organe des régulateurs européens (ORECE). À la fin de la période d’enquête de phase II, la Commission peut soit lever ses réserves, soit émettre un veto en vertu de l’article 32 du code des communications électroniques européen. Au cours de cette période, l’UTC ne sera pas en mesure d’adopter ses projets de mesures.

La lettre de la Commission relative aux doutes sérieux, qui ouvre l’enquête approfondie, sera disponible en ligne sur CIRCABC.

L’invitation des tiers à présenter leurs observations sera publiée sur CIRCABC.