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La Commission bloque la proposition de réglementation irlandaise sur la téléphonie vocale fixe

La Commission européenne a adopté aujourd’hui une décision de veto, empêchant le régulateur irlandais, ComReg, d’adopter sa décision d’analyse du marché concernant le marché de détail des services de téléphonie fixe et les marchés de gros correspondants en Irlande. 

Ces marchés sont considérés comme n’exigeant pas de réglementation ex ante au niveau de l’UE depuis 2014 et Bren a été retirée de la recommandation de la Commission sur les marchés susceptibles d’être soumis à une réglementation ex ante depuis lors. À l’heure actuelle, ces marchés sont déréglementés dans la plupart des États membres, tandis qu’une réglementation partielle subsiste dans quelques États membres et une réglementation complète uniquement en Croatie, en Italie et en Espagne (la révision de ces deux derniers marchés est déjà attendue). 

La téléphonie fixe de détail est le service qui permet aux utilisateurs finals résidentiels ou professionnels de passer et de recevoir des appels vocaux par l’intermédiaire d’un téléphone fixe. Il peut être fourni sur le réseau en cuivre existant, mais aussi sur des réseaux en fibre optique ou câblés sous la forme de voix sur IP. Les utilisateurs finaux peuvent l’acheter en tant que produit autonome, mais ils sont de plus en plus vendus dans le cadre d’offres groupées, par exemple avec des services internet ou de télévision. Les fournisseurs de services de téléphonie fixe au détail peuvent fournir ces services sur la base d’intrants de gros provenant du marché de gros de l’accès fixe et du départ d’appel, ou sur la base de produits haut débit de nouvelle génération en Irlande. 

Dans la mesure notifiée, ComReg avait proposé de supprimer la réglementation du marché de détail des services de téléphonie vocale fixe. ComReg a en outre proposé de ne retirer que partiellement la réglementation de la fourniture en gros de services historiques d’accès fixe et de départ d’appel, qui sont utilisés par les opérateurs de télécommunications pour fournir la téléphonie vocale fixe. ComReg a proposé de réimposer des obligations réglementaires à l’opérateur historique, Eircom, dans les zones périurbaines et rurales, qui couvrent plus d’un tiers des locaux irlandais. 

La Commission a observé qu’aujourd’hui, la grande majorité des minutes d’appel vocal sont des appels mobiles, alors que le volume des minutes vocales fixes résidentielles et professionnelles a considérablement diminué. Dans la plupart des régions, des réseaux de nouvelle génération sont disponibles, offrant une alternative à l’achat de services de gros historiques de services fixes et de départ d’appel, qui sont actuellement soumis à une réglementation complète en Irlande. En outre, plusieurs opérateurs sont entrés sur ces marchés de gros en Irlande, et des déploiements de fibre optique sont en cours dans les zones plus rurales grâce aux subventions publiques. 

Par conséquent, la Commission considère que la définition du marché de produits donnée par ComReg n’est pas suffisamment étayée par les éléments de preuve présentés (en particulier en ce qui concerne les contraintes exercées par les appels mobiles sur les appels vocaux fixes) et que ComReg a délimité de manière inappropriée le marché géographique. La Commission croit en outre que, en tout état de cause, ce marché tend à une concurrence effective et que l’analyse proposée n’est pas suffisamment prospective. Enfin, la Commission estime que, compte tenu de la nécessité d’une analyse suffisamment prospective, les éléments de preuve fournis dans le projet de mesure sont insuffisants pour conclure que l’opérateur historique détient toujours une puissance significative sur le marché et serait donc en mesure de se comporter indépendamment des concurrents et, en fin de compte, des utilisateurs finaux sur ce marché. En conséquence, la Commission estime que la mesure proposée aurait conduit à la poursuite inutile de la réglementation sur un marché de la téléphonie vocale fixe. 

ComReg doit revoir ses amendes à la lumière des griefs formulés par la Commission et procéder à une nouvelle notification de l’analyse de marché. Dans l’intervalle, le règlement actuel restera en vigueur. 

Le 20 juillet 2021, la Commission a informé le ComReg qu’elle avait de sérieux doutes quant à la compatibilité du projet de mesure avec le droit de l’Union et a ouvert une enquête approfondie. Le 17 août 2021, l’Organe des régulateurs européens des communications électroniques (ORECE) a rendu son avis sur les doutes sérieux de la Commission, soutenant partiellement les amendes initiales de la Commission. La décision d’aujourd’hui clôt l’enquête approfondie. 

 

 

Consulter le texte intégral de la décision de la Commission.