Questions et réponses
- Certaines données produites par le secteur public sont particulièrement intéressantes pour les créateurs de services et d’applications à valeur ajoutée. Par exemple, la réutilisation d’ensembles de données tels que la mobilité ou la géolocalisation des bâtiments peut ouvrir des débouchés commerciaux pour les secteurs de la logistique ou des transports, et améliorer l’efficacité de la prestation de services publics, par exemple en comprenant les flux de trafic pour rendre les transports plus efficaces.
- Des ensembles de données tels que les données d’observation météorologique, les données radar, la qualité de l’air et la contamination des sols et les données sur le niveau de bruit peuvent également soutenir la recherche et l’innovation numérique ainsi que l’élaboration de politiques mieux informées, en particulier dans la lutte contre le changement climatique et ses incidences; cela a un impact positif sur la qualité de vie.
- La recherche et l’expérience ont montré que, pour que les informations du secteur public aient un impact positif sur l’économie, les données publiques devraient être disponibles aussi largement que possible par défaut. Toutefois, la persistance d’obstacles techniques, juridiques et financiers conduit à une situation dans laquelle les informations du secteur public en Europe ne sont pas suffisamment utilisées, malgré le fait que la politique et la législation de l’UE sont en place depuis près de 20 ans et que d’importants investissements ont été réalisés au niveau national. La directive sur les données ouvertes renforce les règles existantes en matière de formats, permettant divers scénarios de réutilisation, y compris des données dynamiques fournies en temps réel. La directive traite des pratiques exclusives limitant la disponibilité des données du secteur public au-delà d’accords exclusifs explicites. Les nouvelles règles laissent des limites plus strictes à la tarification, en supprimant les coûts prohibitifs comme obstacle à la réutilisation.
- Pour lever ces derniers obstacles, la directive sur les données ouvertes obligeait la Commission européenne à adopter un règlement d’exécution précisant les DH concrètes. Les organisations du secteur public devront mettre ces DHV à disposition gratuitement, dans un format lisible par machine, via des interfaces de programmation d’applications (API) et, le cas échéant, en téléchargement en masse.
- La directive sur les données ouvertes définit les DVH comme «les documents détenus par un organisme du secteur public, dont la réutilisation est associée à d’importants avantages pour la société, l’environnement et l’économie». Les HVD seront réutilisables à n’importe quelle fin (comme c’est le cas pour toute donnée ouverte).
- La directive sur les données ouvertes définit six catégories de HVD: géospatial, Eobservationet environnement de l’arth,météorologie, statistiques, c ompanieset propriété de l’entreprise, et mobilité.
- En principe, la liste des ensembles de données de grande valeur ne fait pas référence à des données à caractère personnel. Toutefois, si certains ensembles de données sont considérés comme des données à caractère personnel dans les États membres ou si les États membres choisissent d’étendre la liste aux données à caractère personnel, le respect du RGPD doit être assuré.
- La directive sur les données ouvertes permet à la Commission d’étendre cette gamme thématique initiale au moyen d’un acte délégué si nécessaire pour tenir compte de l’évolution technologique et de l’évolution du marché.
- Afin de choisir les ensembles de données spécifiques dans chacune des six catégories, la Commission a consulté un large éventail de parties prenantes représentant à la fois les détenteurs de données et les utilisateurs.
- Les entretiens avec les parties prenantes ont permis de présenter une «liste de souhaits» préliminaire des ensembles de données considérés comme de grande valeur (du point de vue économique, sociétal et de réutilisation).
- Parallèlement, l’étude d’appui à l’analyse d’impact a cartographié toutes les législations pertinentes au niveau européen afin d’identifier les domaines de données déjà couverts par les règles de l’UE. L’étude a ensuite évalué dans quelle mesure chaque ensemble de données pouvait effectivement être considéré comme d’une «valeur élevée», conformément aux critères d’évaluation énumérés à l’article 14, paragraphe 2, de ladirective sur les données ouvertes.
- LesHVD permettront de réduire considérablement les barrières à l’entrée sur le marché européen fondé sur les données et d’augmenter le volume des ensembles de données réutilisés. Cela, à son tour, stimulera la création de nouveaux services numériques et l’amélioration des services ou des processus opérationnels existants.
- Une meilleure disponibilité de divers ensembles de données statistiques (marché du travail, démographie, production industrielle) facilitera la prévision de l’impact d’éventuelles mesures politiques. En outre, les données des entreprises ouvertes amélioreront la transparence du marché, ce qui permettra une meilleure répartition des investissements privés ou du soutien public.
- Une plus grande disponibilité d’informations sur les entreprises présente des avantages sociaux évidents pour des domaines tels que la lutte contre la criminalité (y compris la criminalité financière), l’engagement accru du public et la transparence des transactions économiques.
- Des initiatives récentes visant à endiguer la pandémie de COVID-19 ont également montré l’importance de géolocaliser les hôpitaux, les événements et les populations.
- Les DHV ont été conçues au profit des PME et des jeunes pousses, qui restent souvent exclues du marché car elles ne disposent pas de ressources humaines et financières suffisantes pour acquérir et améliorer la qualité des données du secteur public.
- L’augmentation de l’offre de données stimulera l’esprit d’entreprise et entraînera la création de nouvelles entreprises. En outre, les HVD peuvent devenir un facilitateur important pour les start-ups pour valider leurs analyses de rentabilisation et attirer les investisseurs.
- Les données ouvertes peuvent également habiliter les PME, pour lesquelles les solutions logicielles de données utilisant des données du secteur public peuvent devenir leur principal produit ou service.
- Enfin, la libre disponibilité des données contribuera à rééquilibrer la position des PME par rapport aux grandes entreprises technologiques, pour lesquelles le prix de l’acquisition de données ne constitue pas un obstacle important.
- Les autorités publiques n’auront qu’à mettre à disposition les données existantes. Ils n’auront aucune obligation de commencer à produire de nouvelles données.
- Le secteur public supportera les coûts liés à la mise à niveau technique nécessaire de la publication des données (via les API) et devra cesser de facturer des redevances pour la réutilisation des DHV.
- Cet impact devrait être atténué par les avantages découlant de l’amélioration de la disponibilité et de la facilité d’utilisation des données dans le secteur public et par la réduction de la charge administrative liée au traitement des demandes de réutilisation, aux négociations de licences et au traitement des redevances. La Commission soutient également les organismes du secteur public par des actions concrètes dans le cadre du programme pour une Europe numérique.
- La liste des DHV a été établie en collaboration avec les États membres et a été préparée à la suite d’une analyse d’impact approfondie. En tant que tel, il ne contient que des données dont la réutilisation générera des avantages qui l’emportent largement sur les coûts liés à sa gratuité.
- La réutilisation des données à caractère personnel détenues par un organisme du secteur public est autorisée à deux conditions: les données doivent être généralement accessibles au public[1]et leur réutilisation (c’est-à-dire le traitement des données à caractère personnel) doit être effectuée dans le plein respect du règlement général sur la protection des données (RGPD), qui prime sur les dispositions de la directive sur les données ouvertes.
- Le règlement d’exécution sur les DVH fait référence aux données qui relèvent du champ d’application de la directive sur les données ouvertes et sont donc soumises aux mêmes limitations. Le projet de liste des DVH tel qu’il est présenté dans l’analyse d’impact évite généralement d’inclure les données à caractère personnel dans son champ d’application. Ce choix était intentionnel, car la large inclusion de ces données réduirait la faisabilité juridique de l’initiative tout en augmentant les coûts pour les organismes du secteur public qui doivent assurer le respect du RGPD.
[1] En règle générale, cela signifie que les citoyens et les entreprises peuvent demander l’accès à ces données en vertu de la législation nationale sur le libre accès à l’information. La législation des États membres peut également prévoir que certaines données publiques sont exclues de l’accès pour des raisons de protection des données à caractère personnel, auquel cas elles ne relèvent pas du champ d’application de la directive sur les données ouvertes.
Les autorités publiques doivent veiller à ce que tous les ensembles de données de la liste des HVD soient disponibles à partir du 9 juin 2024 dans des conditions propices à la réutilisation: gratuitement, dans un format lisible par machine, via des interfaces de programmation d’applications et, le cas échéant, en téléchargement en vrac.