Tels sont les principes qui régissent les services de médias audiovisuels au niveau européen.
Neutralité technologique
La directive «Services de médias audiovisuels» (directive SMA) couvre tous les services contenant du contenu audiovisuel, quelle que soit la technologie utilisée pour fournir le contenu. Les règles s'appliquent que vous regardiez des informations ou d'autres contenus audiovisuels à la télévision, sur Internet, par câble ou sur votre appareil mobile. Compte tenu du degré de choix et de contrôle exercé par les utilisateurs sur les services, la directive SMA établit une distinction entre les services linéaires (émissions de télévision) et non linéaires (à la demande).
Réglementation graduée
La distinction entre les chaînes de télévision traditionnelles et les services à la demande est à la base d'une approche réglementaire à deux niveaux. La directive reconnaît un ensemble de valeurs sociétales fondamentales applicables à tous les services de médias audiovisuels. Cependant, il prévoit une réglementation plus légère pour les services à la demande où les utilisateurs ont un rôle plus actif, en décidant du contenu et de l'heure de visionnage.
Tous les services de médias audiovisuels doivent respecter le niveau de base des obligations dans les domaines suivants:
- identification des fournisseurs de services de médias
- interdiction de l'incitation à la haine
- accessibilité pour les personnes handicapées
- exigences qualitatives pour les communications commerciales
- sponsoring
- placement de produit
Des règles plus strictes dans les domaines de la publicité et de la protection des mineurs sont prévues pour les émissions télévisées en raison de leur impact sur la société.
Champ d’application
Services de médias audiovisuels
Les services de médias audiovisuels sont les suivants:
- la radiodiffusion télévisuelle;
- le contenu sélectionné par les téléspectateurs («à la demande») sur un réseau de communications électroniques (généralement des téléviseurs connectés, des appareils mobiles ou l’internet) pour être visionné à l’heure de leur choix;
- publicité audiovisuelle.
Plus précisément, un tel contenu est fourni:
- commercialement, c'est-à-dire pas sur les sites web de particuliers;
- pour le grand public, c'est-à-dire à l'exclusion de toute forme de correspondance privée;
- en tant que programme, à l’exclusion des sites web contenant des éléments audiovisuels auxiliaires tels que des éléments graphiques ou de courtes publicités;
- sous la responsabilité éditoriale d’un fournisseur de services de médias, c’est-à-dire qu’il contrôle la sélection et l’organisation des programmes.
Émissions de télévision — services linéaires
Programmes fournis par un fournisseur de services de médias à une heure programmée et regardés simultanément par les téléspectateurs.
Règles de la directive qui ne s'appliquent qu'aux émissions de télévision:
- événements d'importance majeure et brefs reportages d'actualité (chapitre V)
- quotas de promotion et de distribution des programmes télévisés européens (chapitre VI)
- délais pour la publicité télévisée et le téléachat (chapitre VII)
- des règles plus strictes en matière de protection des mineurs (chapitre VIII)
- droit de réponse (chapitre IX)
Services à la demande — services non linéaires
Les utilisateurs de programmes choisissent parmi un catalogue proposé par le fournisseur de services de médias, à regarder à leur convenance.
Règles de la directive qui ne s'appliquent qu'aux services à la demande (chapitre IV):
- protection des mineurs (article 12)
- promotion et distribution générales des œuvres européennes (article 13)
Règles communes
La directive contient les règles suivantes qui s'appliquent à la fois aux émissions de télévision et aux contenus à la demande:
- encourager les régimes de corégulation et d'autorégulation (article 4, paragraphe 7)
- identification du fournisseur de services de médias (article 5)
- incitation à la haine (article 6)
- accessibilité pour les personnes handicapées (article 7)
- transmission d'œuvres cinématographiques (article 8)
- exigences applicables aux communications commerciales audiovisuelles (article 9)
- parrainage (article 10)
- placement de produit (article 11)
Liberté de réception & retransmission
Les gouvernements de l'UE ne peuvent pas restreindre les émissions que les citoyens peuvent recevoir ou les programmes que les radiodiffuseurs étrangers peuvent retransmettre dans leur pays si les émissions sont conformes à la directive européenne sur les services de médias audiovisuels dans le pays d'origine. En cas de litige entre pays où des règles sont contournées, la directive prévoit une procédure en deux étapes.
Les gouvernements de l'UE peuvent restreindre la réception de certains contenus, tels que l'incitation à la haine, qui peuvent ne pas être interdits dans leur pays d'origine mais violent les lois locales.
Toute restriction doit d'abord être approuvée par la Commission selon une procédure établie et n'est autorisée que dans des circonstances exceptionnelles.
- pour les émissions de télévision (article 3, paragraphes 2 à 3), il doit y avoir des violations manifestes et graves de la dignité humaine (incitation à la haine) ou des enfants (pornographie, violence gratuite, par exemple).
- pour les contenus à la demande (article 3, paragraphes 4 à 6), des restrictions sont également justifiées lorsqu’elles constituent un risque grave pour d’autres aspects de l’ordre public, de la santé ou de la sécurité, ou pour les consommateurs.
Les restrictions doivent être proportionnées et appliquées uniquement dans le pays d’accueil. Le pays d'origine du contenu doit être informé à l'avance.
Services de télévision (linéaire) | Services à la demande (non linéaires) | |
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Infraction à quelles lois? |
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Gravité de l'infraction |
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Préavis pour: | Commission, gouvernement national et radiodiffuseur | Commission et gouvernement national |
L'approbation de la Commission est-elle requise? | Oui | Oui |
Les restrictions doivent être | Compatible avec le droit de l'UE | Proportionné |
Restrictions d'urgence | Restrictions préliminaires possibles dans l'attente d'une décision de la Commission si un règlement à l'amiable n'est pas intervenu | Dans la mesure du possible, les gouvernements nationaux doivent être informés et obtenir le consentement de la Commission, dans les plus brefs délais, en indiquant les raisons pour lesquelles des restrictions d’urgence sont nécessaires. |
La directive prévoit une procédure de règlement en deux étapes pour les litiges entre pays en cas de contournement de règles plus strictes:
Demande non contraignante
Si un pays s’oppose au contenu d’une émission de télévision étrangère qui lui est entièrement ou principalement destinée, il peut demander aux autorités du pays d’origine de l’émission d’adresser une demande non contraignante à l’organisme de radiodiffusion télévisuelle pour qu’il se conforme aux règles du pays ciblé. Les facteurs déterminant si un pays est «ciblé» comprennent: origine des revenus publicitaires ou d'abonnement, langue principale, publicité ciblée, etc.
Restrictions contraignantes
Si l’organisme de radiodiffusion télévisuelle contourne les règles du pays opposant, les autorités de ce pays peuvent imposer des restrictions contraignantes avec l’approbation préalable de la Commission, et à condition que les mesures ne constituent qu’une réponse au contournement. Les mesures contraignantes pourraient inclure l'interdiction de la retransmission (câble, terrestre, IPTV), la publicité pour les émissions ou les programmes, la publicité des entreprises locales (sous sa propre juridiction), la publication dans des guides de programmes imprimés ou électroniques ou la vente d'abonnements/cartes intelligentes pour la télévision payante.
Des règles plus strictes
Les États membres sont libres d’appliquer des règles plus détaillées ou plus strictes dans les domaines coordonnés par la directive SMA aux fournisseurs de services de médias relevant de leur compétence, pour autant que ces règles soient conformes aux principes généraux du droit de l’Union.
À titre d'exemple, les États membres sont en mesure d'établir des règles plus détaillées ou plus strictes en matière de publicité télévisée. Toutefois, ces règles doivent être conformes au droit de l’Union et ne pas s’appliquer à la retransmission d’émissions en provenance d’autres États membres.
Les États membres sont également libres de maintenir ou de fixer des règles plus détaillées ou plus strictes en ce qui concerne la publicité télévisée afin de garantir que les intérêts des téléspectateurs sont pleinement et correctement protégés. Dans certaines circonstances, ils peuvent fixer des conditions différentes pour les organismes de radiodiffusion télévisuelle relevant de leur compétence.
Exigences de transparence
La directive SMA oblige les États membres à veiller à ce que les utilisateurs aient un accès facile et direct à tout moment aux informations sur le fournisseur de services de médias. Les utilisateurs du service doivent avoir accès au nom et à l'adresse du fournisseur, y compris à son adresse électronique ou à son site web, ainsi qu'à l'autorité de réglementation ou de surveillance compétente.
Compétence
Les autorités de chaque pays de l'UE doivent veiller à ce que tous les services de médias audiovisuels en provenance de ce pays respectent leurs propres règles nationales donnant effet à la directive SMA. Le système garantit également que les radiodiffuseurs qui ont un impact sur les audiences de l'UE sont couverts par la directive même lorsqu'ils ne sont pas établis dans l'UE. Les autorités de l’UE peuvent exercer leur pouvoir par l’intermédiaire de liaisons montantes situées sur leur territoire ou par l’utilisation de capacités satellitaires.
Principe du pays d'origine
Les fournisseurs ne doivent se conformer qu’aux règles d’un État membre plutôt que de plusieurs pays, ce qui simplifie les choses pour les fournisseurs de services, en particulier ceux qui souhaitent développer des activités transfrontalières.
Si un pays de l'UE adopte des règles nationales plus strictes que la directive, comme il est libre de le faire, celles-ci ne peuvent s'appliquer qu'aux fournisseurs dans cette juridiction.
Comment la compétence est-elle décidée?
Afin d’éviter les cas de double compétence ou d’absence de compétence, chaque fournisseur de services de médias relève de la compétence d’un seul et unique pays de l’UE aux fins de la directive.
Cela dépendra principalement de l'endroit où se trouve leur administration centrale et de l'endroit où les décisions de gestion sont prises en matière de programmation ou de sélection du contenu. Parmi les autres critères figurent la localisation de la main-d’œuvre et toute liaison montante par satellite, ainsi que l’utilisation de la capacité satellitaire d’un pays.
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